Quelle empreinte mobilité dans le “monde d’après” ?

Le 11 mai 2022, nous fêtions le deuxième anniversaire de la fin du premier confinement. Après 2 ans, nos habitudes de mobilité ont-elles significativement changé à la suite de la crise sanitaire? Et surtout quels sont les impacts sur les émissions de gaz à effet de serre, directement émises par nos déplacements ? Carbone 4 et Hove proposent une analyse basée sur des données de mobilité constatées quotidiennement, issus de la géolocalisation de smartphones, en tenant compte de l’évolution des offres de transports réellement déployées. Les déplacements (1) relevés en février 2020 ont été comparés à ceux de février 2022 pour Rennes Métropole et la Métropole du Grand Nancy.

Quels enseignements nous apportent ces données ?

Si en termes de distances parcourues, on observe au final assez peu de changement: une légère hausse des distances totales (+3,7%) à Nancy et une légère baisse (-3,5%) à Rennes, les part modales évoluent.
Dans les deux villes, on constate que le recours aux transports en commun a diminué. En absolu comme en relatif, les trajets à pied et surtout en transports en commun ont diminué fortement, jusqu’à -32% de km en moins en transports en commun à Rennes. La hausse modérée du trafic vélo/trottinette n’est pas suffisante pour compenser cette désaffection. Ainsi la part des kilomètres parcourus en voiture a augmenté dans les deux villes (passant de 74,1% à 77,6% à Nancy et de 75,9% à 79,7% à Rennes).
Au global, les émissions sont en hausse dans les deux villes (+10 % à Nancy et +1% à Rennes). En effet, non seulement l’augmentation des trajets en voiture se traduit directement par une hausse quasi proportionnelle des émissions (2) mais les émissions des transports en commun n’ont que peu diminué ou sont restées stables. En effet, pour garantir un service de qualité, l’offre de transport en commun n’a pas ou peu été modifiée, même si la fréquentation a été réduite.

Quelles conclusions en tirer ?

Ces chiffres, certes non exhaustifs puisque ne couvrant que deux villes en France et sur deux mois seulement sont toutefois illustratifs d’un constat fort: le “monde d’après” tant évoqué lors de la crise COVID ressemble encore à bien des égards au “monde d’avant”. Beaucoup de voiture et encore trop peu de transport en commun ou de mobilité douce, y compris dans les pôles urbains denses. Les efforts pour poursuivre la réduction de la voiture individuelle au quotidien sont plus que jamais nécessaires.

Article co-rédigé par Carbone 4 et Patterns (Hove)
– Thomas Raisson — Chef de Projet Hove
– Clément Mallet — Consultant Senior Carbone 4

(1) Déplacements en jour ouvré (hors vacances scolaires), disposant de leur origine et de leur destination à l’intérieur d’une des deux métropoles. Environ 280 000 trajets mensuels intra Rennes Métropole et 180 000 déplacements intra Métropole du Grand Nancy )
(2) Hypothèse retenue : taux de remplissage des véhicules constant.

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